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Elles figurent sur toutes les cartes postales de l’île et sont très prisées par les touristes. Lequel d’entre eux n’a pas photographié la voiture de ses rêves lors de son séjour à la Havane ou Santiago. Grâce à elles, les rues des grandes villes cubaines semblent un décor de film. Les « vieilles américaines » sont du reste classées « patrimoine national » et interdites d’exportation sur décision du leader maximo. Le parc automobile cubain compose, il est vrai, le plus grand musée automobile du monde.

Avec près de 300000 véhicules de plus de quarante ans, Cuba est le pays au monde qui possède le plus de vieilles guimbardes américaines des années 50. Il y en aurait même dit-on plus qu’aux Etats-Unis ! Certains modèles conservés dans leur état d’origine seraient même uniques au monde. Ce formidable parc automobile date des « années folles » de l’île, celle où l’argent coulait à flots. Cuba était alors le Casino de l’Amérique et son bordel… Dans les couloirs de « l’hôtel Nacional », Hemingway croisait alors les rois de la pègre Sam Giancana ou Meyer Lansky. Le roi des crooners, Franck Sinatra alias « the voice », se produisait lui régulièrement au casino de l’Hôtel Inglaterra ou au Nacional. Le mode de vie dominant était donc celui des Etats-Unis : frime, strass, paillettes, jolies pepes et belles bagnoles.
Au cours de ces années fric, on en fit venir des dizaines de milliers (Cuba n’est guère qu’à 65 km de la Floride). Leur importation cessa avec la révolution castriste. Quelques milliers de Lada et autres Moskwitch vinrent les remplacer mais ont, elles,.déjà disparu.La préservation de ce parc automobile unique au monde est due à l’ingéniosité des mécaniciens cubains. Que de prouesses ils ont du réaliser pour entretenir les fragiles V8 d’une Studebacker 48 ou d’une Chevy Bel Air de 54 !!! Faute de moyens, nombre de propriétaires ont rafistolé sans cesse leur bagnole avec les moyens du bord. Plus simplement, les moteurs des voitures russes ont parfois été adaptés pour tirer ces monstres de plus de deux tonnes.
Etrange symbole de la guerre froide !Coût moyen d’une belle américaine, aujourd’hui quelques milliers de dollars. De nombreux amoureux des fifties tentèrent de les exporter vers l’Europe ou la proche Floride. Niet ou plutôt « Nada » leur rétorqua Fidel. Studebacker, Desoto, Buick, Lincoln, Plymouth, Cadillac… tous les modèles de toutes les marques mythiques de l’Amérique sillonnent les rues de la Havane, Camagüey, Trinidad ou Santiago. Nombre d’entre elles sont d’authentiques voitures de collection aux cuirs et garnitures amoureusement entretenus et dont les moteurs sont câlinés par des mains expertes. Le ronronnement des V8 n’ont rien perdu de leur superbe après plusieurs centaines de milliers de kilomètres.