Le quartier de Kisenyi, au coeur de Kampala, est l’un des plus pauvres et des plus animés de la capitale ougandaise. Le marché y jouxte le stade national et les échoppes des ferblantiers, menuisiers et autres artisans. Ceux qui vivent ici sont fauchés et sans travail. Sur l’une des façades du stade, l’inscription « réservé aux membres ». Derrière une porte de fer, résonne en permanence la cohue des boxeurs du KBC, le Kampala Boxing Club. Dans une salle bien trop petite, ils sont une centaine à s’entrainer du matin au soir. Les plus jeunes ont 12 ou 13 ans, les plus aguerris approchent la quarantaine.
Tous ont le même rêve, devenir professionnel et faire carrière en Europe ou aux Etats-Unis. Le club a bien produit une multitude de champions nationaux, champions d’Afrique et même quatre champions du monde. Roger est l’un d’entre eux. Réfugié de la guerre, sans travail, il s’entraine 5 à 6 heures par jour dans l’attente d’un hypothétique combat. Deux ou trois par an, il empôche une bourse de… 100 euros.
Roger boxe pour élever sa fille de 3 ans, pour se bâtir un avenir, fuir la misère, éviter le… chaos.